lundi 11 juin 2007

Ton ombre

Ton ombre


Ton ombre ne me lâche pas un seul instant
On dirait qu’à part toi personne ne m’appelle
Tu es ma lune et mon soleil du soir et du matin, de sorte que
même pendant le sommeil le nuage ne me sépare pas de toi
J’ai une douleur secrète et je sais que sauf la chaleur de ton souffle
aucune flamme ne peut y porter remède
Sur la voie de la sérénité, j’ai ressenti que sauf
ton miroir rien ne me plonge dans la sérénité
L’objet de ma quête serait-il en toi ?
Serait-ce pour cela que la raison ne s’en mêle pas ?
Pour ne pas subir les injustices de notre temps
je voudrais attacher à mon bras un talisman fait de l’espoir de ton amour
Je suis heureux que tu sois heureuse
bien que, hormis tes mains et tes bras, rien ne me rende heureux
Si ma nature engendre ce ghazal c’est grâce à toi
car aucune autre passion ne me plonge ainsi dans la ferveur et le chant
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Mohammad Djalali (M. Sahar)
traduit du persan par l’auteur, Éric Meyleuc et Pedro Vianna
Version persane:

jeudi 7 juin 2007

Abandonnez -moi



ABANDONNEZ-MOI


la mémoire de Sadegh Hedayat
et de Gholamhossein Saedi




Amis, à cette mi-chemin, abandonnez-moi
et quand je serai totalement perdu, alors appelez-moi
Cherchez-moi, dites-moi et chantez-moi
faites-moi devenir chant, mélodie, musique
Rappelez-moi les moments où j’étais avec vous
faites que je sois l’un des vôtres lors des rencontres
Apportez des fleurs, versez-les et allumez du feu
Je suis le cuivre antique, faites de moi la pierre philosophale
Écrivez les discours et soufflez dans les trompettes
faites de moi la devise de votre drapeau, l’emblème de votre étendard
Ne laissez-pas en état de manque votre dieu assoiffé
Sacrifiez-moi au seuil du temple
De la honte du jour où vous m’avez vendu au diable
maintenant sur ma terre faites-moi devenir dieu
Lâchez-moi pour que la fureur me lâche
faites-moi haïr la fureur et initiez-moi à l’amour
Parce que ma vie avait ses racines dans l’arrachement
Je suis plus arraché que le Moi ; arrachez-moi de moi
Pour respecter cette chère vie qui a rejoint le néant
Laissez-moi côtoyer la grandeur du rien et du néant
Que le passé soit contre moi et que l’avenir soit avec vous
Amis, à cette mi-chemin, abandonnez-moi

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Mohammad Djalali (M. Sahar)
traduit du persan par l’auteur, Éric Meyleuc et Pedro Vianna

Version persan:

http://msahar.blogspot.com/2006/08/blog-post_115668956763283790.html

Ciel d'amour




CIEL D’AMOUR



Toi, ciel d’amour, déverse-toi sur mon cœur
pour que la stérilité ne foule pas ma récolte
car je bourgeonne, ce sont les graines de l’amour
car je suis le compagnon de la vigne et non la racine de halahel
je suis la plante arrachée de son champ
par des mains malveillantes, ignorantes
Le vent pillard m’a ainsi emportée sur les champs d’autrui
sur l’autre rive, loin de la brise et de son ombre
De mes ongles j’ai gratté la terre sèche et le souvenir
du printemps m’a gardée vivante dans un désert mortel
Toi, passant, qui piétine cette tige
n’imagine jamais que je néglige ta négligence
Ne pense jamais que c’est un simple caprice insensé
si je me suis mise à croître aux abords de ta maison
C’est grâce au rêve d’immortalité que j’ai enfoncé dans la terre
des racines qui remontent au temps des origines
Voilà, c’est moi, une plante, un œil et un coin
Toi, ciel d’amour, déverse-toi sur mon cœur
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Mohammad Djalali (M. Sahar)
traduit du persan par l’auteur, Éric Meyleuc et Pedro Vianna
Version persane :