mercredi 3 janvier 2007

La lettre

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LA LETTRE
à ma mère




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Toi ma mère, mère-amour, mon exil
sans ta présence n’était qu’absence

Cet éloignement — une vie qui s’écoulait —
n’était pourtant pas pour moi la vie

Rapide elle galopait, la vitesse pour monture ;
en un clin d’œil la jeunesse n’était plus

Ce moi éloigné de moi était ta pureté
qui n’était autre que le porteur du miroir de mon rêve

Assoiffés de la douceur de ton regard
mon cœur et mon âme n’étaient cependant jamais assouvis

Sans toi les instants joyeux n’étaient pour moi
qu’un château sans jour, qu’une bulle

La mémoire ensoleillée de mon enfance
n’était que poussière au soleil

La magie de ma lune — ce voyageur du ciel —
ne coulait pas avec le chant de l’eau

Privé de ton souffle chaleureux, privé de ton giron, nul instant
n’échappait à la peur ni à l’angoisse

C’eût été un voyage effrayant si
la mémoire de ton amour n’avait pas été mon écuyer

Le mauvais œil du temps m’eût assassiné si
les vœux que tu formais pour moi n’avaient pas été exaucés

Bien que je sois la cible des souffrances et des rancunes
je suis invulnérable, puisque tu me nommes

Toi ma mère, mère-amour, toi fidélité-fondement
que jamais ne soit refusée à ton ombre protectrice de se souvenir de moi
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Mohammad Djalali (M. Sahar)
traduit du persan par l’auteur , Éric Meyleuc et Pedro Vianna
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Version persane:

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