lundi 1 janvier 2007

Le ghazal de la liberté

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LE GHAZAL DE LA LIBERTÉ

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en souvenir de Farrokhi Yazdi


Face au sang versé par des générations pour prix de la liberté,
que vaut la tête que depuis des siècles on dépose aux pieds de la liberté ?

Pour pouvoir enfin libérer leur corps des chaînes des océans
les vagues amoureuses usent les rochers en quête de la liberté

Je suis infidèle aux dieux, et même si le monde s’effondre
je n’ouvrirai la porte qu’au dieu de la liberté

Je ne veux plus une goutte de sang dans les canaux de mes veines ;
qu’un torrent de sang fasse tourner le moulin de la liberté

L’ennemi ne tirera pas profit de ce qu’il brise ;
les ailes de Simorgh* sont jalouses des ailes de la liberté

Toi, noyé dans l’effroi : le gouffre s’étend sans limite
quand on n’est pas initié à la nage de la liberté

Dans cette nuit si terrifiante, transforme ton âme en flambeau dans les ténèbres
ce n’est pas sans danger que luit la clarté de la liberté ;

Comme Farrokhi, frappe du plectre la harpe des beaux poèmes
pour que le chant du cœur s’élève avec le chant de la liberté

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* Dans la tradition mazdéenne, oiseau mythique qui a élevé Zal, le père de Rostam, et a été le gardien de sa dynastie. La figure symbolique de Simorgh a été reprise dans la mystique persane post-islamique, notamment par le poète Attar Neyshabouri (voir Le discours des oiseaux)..


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Mohammad Djalali (M. Sahar)
traduit du persan par l’auteur , Éric Meyleuc et Pedro Vianna

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Version persane:

http://msahar.blogspot.com/2006/10/blog-post_11.html

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